PSPG

J’ai été affecté au Peloton Spécialisé de Protection de la Gendarmerie (PSPG) de Fessenheim le 1er Août 2019. Dès le premier jour de mon arrivée, on me parlait déjà de la fermeture de la centrale nucléaire.
Mes cartons n’étaient pas encore déballés, que je devais déjà penser à ma prochaine affectation.
Je n’avais encore rien vu de cette unité qu’est le PSPG, que je devais déjà penser à partir.

Pour moi, il était primordial de garder un souvenir de ce passage. Dans 30 ans, quand les personnels auront quitté les lieux, que les bâtiments auront disparus et que la nature aura repris ses droits, que restera-t-il, à part de vagues souvenirs dans la mémoire des membres du PSPG de Fessenheim ?

Cette série photographique retrace une partie du travail effectué au sein de cette unité. Chaque instant vécu durant ces années a eu son importance pour nous forger d’une manière ou d’une autre : les entraînements, les interventions, mais aussi les simples moments de vie.
Gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une vue subjective d’un fragment de ce qui a été vécu.

  • 01 septembre 2010 – 31 juillet 2023 Si l’histoire avec un grand H fait référence à de nombreuses dates, celle du PSPG est également marquée par certaines. La première référence reste la date de création le 01 septembre 2010 suite à un protocole d’accord entre la gendarmerie et notre partenaire EDF. Vient ensuite un fait, si ce n’est le fait marquant pour le PSPG, le 18 mars 2014 avec l’intrusion sur le site d’une soixantaine de militants Greenpeace.

    La vie de l’unité a également été marquée par le déménagement des personnels de Mulhouse pour intégrer la nouvelle caserne à Blodelsheim en 2016. Vient ensuite le 22 février 2020 avec l’arrêt définitif du réacteur numéro un et le 30 juin 2020 avec l’arrêt du second. La sortie du dernier train chargé du combustible usé le 24 août 2022 voit quant à lui le niveau de menace décroître de nouveau. Et enfin le 15 décembre 2022 avec la fin de la présence du détachement d’intervention sur site avant la dissolution de l’unité qui est actée au 31 juillet 2023.

    Si l’histoire du PSPG est marquée par de nombreuses dates, elle n’en reste pas moins avant tout, une histoire d’hommes et de femmes. Au travers de ses 13 années d’existence, ce sont 91 personnels, hommes et femmes confondus, qui ont servis dans les rangs de cette unité. Venus de tous horizons, de toutes les subdivisons d’arme et de toutes les spécificités « gendarmiques », ils et elles ont apporté une plus-value voire une âme à cette unité. Si pour certains ou certaines le PSPG a été un passage, une expérience, un moment pour s’enrichir à la culture industrielle, pour acquérir de nouvelles compétences, d’autres y sont restés par conviction.

    Mais le PSPG c’est aussi une activité de tous les jours. Outre les personnels présents 24 heures sur 24 sur site, ce qui reste notre mission principale, la seconde mission du peloton c’est le concours aux autres unités de la région, voire des régions limitrophes pour des interpellations d’individus réputés dangereux. Au cours de ces 13 années on dénombre environ 170 engagements pour des missions d’interpellations domiciliaires ou en milieu ouvert.

    Pour garder ce niveau de performance, les militaires s’entraînent quotidiennement. Impossible d’évaluer le nombre de cartouches tirées depuis la création du peloton tant le nombre de séances de tir est élevé. L’entraînement des personnels est aussi réalisé au niveau Intervention Spécialisée pour tout ce qui a trait au milieu de la centrale et en Intervention Professionnelle pour toutes les autres missions de l’unité. Nombre de personnels ont pu se former dans des domaines aussi divers que variés dans le seul et unique but d’être toujours plus performant et ainsi de pouvoir dispenser leur savoir à leurs camarades et tirer le niveau toujours plus haut.

    Ensuite il y a, comme tout un chacun, la vie de l’unité et la vie au détachement d’intervention. Cette vie faite de moments de convivialités, d’échanges parfois assez engagés autour d’un café où des débats musclés sur l’actualité ou sur des faits divers peuvent déchaîner les passions. Vous allez, au travers ce reportage photo, retrouver toutes ces parties de vie de l’unité.

    J’en profite pour remercier chaleureusement le gendarme Mehdi Bouchareb sans qui ces tranches de vie de l’unité ne seraient restées que des clichés sans légendes.

    Capitaine Yoann Rousseaux commandant le PSPG de Fessenheim

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